Mutuelle santé - Avril 2023

Mauvaise nouvelle ! La hausse moyenne de vos cotisations de complémentaire santé en 2024 est plus forte qu’annoncée

Mauvaise nouvelle ! La hausse moyenne de vos cotisations de complémentaire santé en 2024 est plus forte qu’annoncée
Alors que la Mutualité Française a annoncé une revalorisation moyenne de 8,1 %, il n’en serait rien. Selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, l’augmentation moyenne des primes des contrats santé devrait plutôt être de l’ordre de 10 %.

Alors que la Mutualité Française a annoncé une revalorisation moyenne de 8,1 %, il n’en serait rien. Selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, l’augmentation moyenne des primes des contrats santé devrait plutôt être de l’ordre de 10 %.

Une inflation record des cotisations santé, de l’ordre de 10 % en 2024

Souvenez-vous, la Mutualité Française a annoncé une hausse moyenne de 8,1 % des cotisations des complémentaires santé (7,3 % pour les seuls contrats individuels) en 2024 par rapport à 2023. Cependant, la réalité subie par les consommateurs est tout autre. En effet, selon l’UFC Que-choisir, l’augmentation des primes des contrats santé est plus de l’ordre de 10 %, voire davantage.


Cette différence s’explique, selon l’association, par le fait que la Mutualité raisonne à « âge théorique constant », en d’autres termes, les chiffres annoncés ne prennent pas en compte les augmentations liées à l’âge. En effet, il faut savoir que les cotisations augmentent avec le vieillissement de l’assuré, ce qui se traduit par une hausse de l’ordre de 2 à 3 points supérieure à elle à âge constant.


Pire, cette moyenne de 10 % masque des évolutions bien plus importantes, notamment pour les retraités, dont certains subissent, selon l’association de consommateurs, des hausses de l’ordre de 25 % et même de 30 %, pour une augmentation de cotisation mensuelle atteignant 60 € pour un couple par exemple, soit 720 € par an !

Hausse des cotisations des complémentaires santé en 2024 : la faute à qui ?


  • Selon les organismes de complémentaire santé (mutuelle, institution de prévoyance et assurance), le montant de vos cotisations augmente en 2024 en raison d’une hausse de leurs dépenses à hauteur 1,3 milliard d’euros, liée aux facteurs suivants :


  • L'augmentation des dépenses de santé en France : depuis 20 ans, les dépenses de santé ont fortement augmenté (plus rapidement que le PIB), en raison notamment du vieillissement de la population, de l’augmentation des maladies chroniques et de la prise en charge de patients en affection de longue durée (ALD) ;


  • L’Assurance maladie s’est en partie désengagée sur le remboursement des soins dentaires : la Sécu a opéré un transfert de charges vers les complémentaires santé à hauteur de 500 millions d’euros en année pleine. Depuis le 15 octobre 2023, votre ticket modérateur sur les actes et honoraires des chirurgiens-dentistes, soit le reste à charge après le remboursement de la Sécurité sociale, est passé de 30 à 40 %. Charge à votre éventuelle complémentaire santé d’absorber la différence ;


  • La revalorisation tarifaire des professionnels médicaux et paramédicaux : depuis le 1er novembre 2023, le coût des consultations chez les médecins (généralistes et spécialistes conventionnés par l’Assurance maladie) a été revalorisé de 1,50 € ;


  • Le maintien à un niveau élevé des dépenses liées au 100 % Santé, qui met fortement à contribution les complémentaires santé, notamment en dentaire ;


  • Et les décisions ou accord à venir notamment dans le cadre de la renégociation de la convention médicale et des tarifs nationaux journaliers de prestation à l’hôpital pour faire face aux besoins de financement de notre système de santé.

Des frais de gestion et des politiques de marge préjudiciables aux consommateurs


Le report progressif des dépenses publiques de l’Assurance maladie vers les complémentaire santé dans le cadre de la prise en charge les soins n’explique pas à lui seul la flambée des primes, les organismes complémentaires ont également une responsabilité majeure dans cette hausse.


En effet, selon une analyse de données collectées par l’UFC-Que Choisir, les taux de redistribution (part des cotisations qui reviennent aux adhérents sous forme de remboursements) restent en moyenne très faibles, notamment en raison de frais de gestion trop mal maîtrisés.


Par ailleurs, il faut savoir que les taux de redistribution sont très variables entre types d’organismes complémentaires : selon la Drees, 89 % des cotisations aux complémentaires santé gérées par des institutions de prévoyance sont reversées sous forme de remboursements, contre 80 % pour les mutuelles et 78 % pour les assurances.


Dans un contexte de hausse des tarifs des complémentaires santé, il est plus que jamais indispensable, selon Que Choisir, que ces dernières redistribuent sous forme de remboursements de soins la part la plus large des sommes prélevées au titre des cotisations. De son côté, la Mutualité Française communique les données suivantes :

Les demandes de l’UFC-Que Choisir pour parvenir une tarification plus juste des contrats santé

Soucieuse de préserver le pouvoir d’achat des patients et de parvenir à une tarification plus juste des complémentaires santé, l’UFC-Que Choisir demande :


  • A améliorer la lisibilité des contrats de complémentaires santé, afin que les consommateurs puissent comparer efficacement les offres ;


  • Une véritable transparence sur les frais de gestion et les taux de redistribution, qui devraient obligatoirement être affichés sur le site Internet des complémentaires santé, en plus des documents déjà concernés par leur publication, tout comme l’historique de ces taux pour montrer leurs évolutions dans le temps ;


  • Un meilleur suivi du périmètre des complémentaires et du 100 % santé, avec une véritable concertation des représentants des usagers, afin d’éviter une inflation incontrôlée des tarifs.​​​​

Enfin, l’association rappelle aux consommateurs la possibilité de résilier son contrat au bout d’un an afin d’opter pour une offre plus avantageuse.